Se loger
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Accompagner le développement de l’habitat léger
L’habitat léger est un acteur privilégié de la transition énergétique
• L’habitat léger est le plus souvent un micro habitat donc plus sobre en besoins de chauffage, d’éclairage.
• L’empreinte carbone de leur construction est réduite, car souvent auto-construits avec des matériaux locaux, bio-sourcés.
• L’implantation d’un habitat léger est réversible. La loi ALUR a introduit le concept de réversibilité et ainsi reconnu la pertinence de ce mode d’habitat. Le terme de réversibilité indique ici que le terrain peut retrouver rapidement et facilement sa nature et son usage originel.
• Les usagers ont en majorité recours à des énergies renouvelables, à des pratiques vertueuses dans l’utilisation des fluides et la gestion des déchets.
• Ce mode d’habitat permet de développer une agriculture vivrière et favorise aussi l’installation de jeunes porteurs de projets agricoles ou diversifiés.
L’habitat léger répond à un besoin social
• La crise du logement fait rage, La financiarisation, la spéculation immobilière et foncière rendent presque impossible l’accès à un habitat décent et convenable pour les populations les plus fragiles économiquement.
• Par choix ou par nécessité, de nombreuses personnes vivent aujourd’hui en habitat léger, retrouvant ainsi une dignité, de l’autonomie et du pouvoir d’achat. Tous et toutes devenant aussi acteur.ices de leurs existences face aux enjeux climatiques et environnementaux.
• Le développement de l’habitat léger se heurte à la lourdeur et la complexité des décisions urbanistiques et administratives, privant ainsi de nombreuses personnes qui aspirent à s’installer dans ce mode d’habitat, cela à contrario d’un statut reconnu par la loi ALUR.
La situation de l’habitat léger en France
• Des dizaines de milliers de personnes vivent au long terme en habitat léger. Dans la grande majorité ces habitants ne bénéficient pas d’autorisations formelles de l’administration locale, Ils sont le plus souvent, juste tolérés.
• Les saisonniers, les gens du voyage qui peinent à trouver des aires de stationnement sont également fragilisés par l’absence de prise en compte de leur mode d’habitat. Cela génère des tensions sur les territoires, des conflits juridiques, qui nuisent à ces habitants, à la cohésion sociale.
• La reconnaissance de l’habitat léger en France à inspiré l’évolution de la législation dans d’autres pays européens. L’absence d’intérêt pour cet ingénierie appliqué à nos territoires, devient révélateur d’une carence manifeste.
• L’habitat léger est une réalité territoriale en plein développement. Les artisans et ateliers d’auto-construction accompagnée proposent des matériaux de qualité, locaux ou bio-sourcés, puits de carbone par nature. Les habitants de logements mobiles recyclent astucieusement des produits destinés aux loisirs ou aux transports pour une fonction durable qu’ils ne se privent pas de perfectionner.
Nous plaidons pour que l’état intègre ce modèle économique, écologique, sociale de l’habitat léger et décide d’accompagner son développement plutôt que de le réprimer, développe des politiques inclusives à l’égard de ces publics, en intégrant légalement la diversité de leurs habitats.
Le but à terme est bien de développer un droit commun, une culture partagée de l’habitat léger.
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**CONTRIBUTION**
Pistes de réflexion et d’action
• La législation existe pouvant accompagner le développement de projets au sein des plans locaux d’urbanisme (loi ALUR). Ce qu’il fait défaut à son application, est une information et formation à destination des élus, des techniciens de l’urbanisme, des porteurs de projet qui ignorent souvent, comme nous avons pu le constater, que de tels dispositifs existent. L’animation des services déconcentrés de l’Etat doit être conduite en partenariat avec les associations d’usagers.
• L’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires doit encourager la création de tiers lieux axés sur l’accueil et l’accompagnement de l’habitat réversible, conjuguant les approches économiques, sociales et environnementales.
• Les ministères concernés doivent mettre en place l’évaluation des bénéfices résultant d’une prise en compte du développement des filières de production et des besoins réels des habitants et des territoires.
• Des mesures fiscales pourraient être mises en place rapidement, pour favoriser la production d’habitats réversibles et leur implantation.
• Mise en œuvre d’un indice de réversibilité de l’habitat précédée d’une étude du Céréma, pour contribuer au zéro artificialisation net 2030
*Caravanes, yourtes, cabanes, camions aménagés, tiny houses… Nous parlons ici d’habitations principales, de domiciles à part entière.
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**A PROPOS**
L’association HALEM existe depuis 2003, elle rassemble des usagers d’habitats légers éphémères et mobiles*, des juristes, des chercheurs, des militantEs. Elle vise à défendre les droits des usagers et œuvre à la reconnaissance de leur mode d’habitat. (www/halemfrance.org)
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